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jeudi 27 décembre 2012

CHÂTEAU D'ECOUEN

Le Château d'Écouen qui abrite le Musée

CHÂTEAU D 'ECOUEN   ****


Depuis 1960 : le musée national de la Renaissance

En 1962, la maison d'éducation quitte le château qui est alors cédé au ministère des Affaires culturelles. André Malraux cherchait alors un lieu où exposer les collections nationales de la Renaissance, dont la plupart étaient stockées dans l'hôtel de Cluny faute de place. Cependant il fallait un édifice particulièrement grand pour pouvoir accueillir les tapisseries de David et Bethsabée qui mesurent 75 mètres de long. Le château d'Écouen, seul lieu du patrimoine disponible pouvant exposer ces tapisseries aux dimensions contraignantes, fut donc choisi pour devenir le musée national de la Renaissance. Par ailleurs son imposante architecture, digne des châteaux de la Loire, était un symbole particulièrement fort de l'art Renaissance. Après d'importants travaux, le musée ouvrit ses portes en 1977.
Seul musée en France consacré à la période, ses trente-deux salles muséographiques abritent notamment une collection d'orfèvrerie (issue du legs de la baronne Salomon de Rothschild, 1922), des céramiques ottomanes (Iznik), des émaux peints de Limoges, la collection d'armes d'Édouard de Beaumont, des terres cuites de Masséot Abaquesne, ainsi que l'ensemble des pièces de céramique de l'atelier de Bernard Palissy exhumées lors des fouilles du Louvre. L'œuvre la plus connue de la collection demeure la série de dix tapisseries consacrée à l'histoire de David et Bethsabée. Tissées à Bruxelles dans les années 1515-1520, elles auraient appartenu à Henry VIII d'Angleterre. On peut également admirer deux tapisseries datées de 1545-1546 d’après des cartons de Giulio Romano. Elles appartiennent à la série des huit tapisseries constituant la Tenture des Fructus Belli.
Aujourd'hui, le château est donc visité tant pour son architecture et son histoire, que pour sa collection d'œuvres de la Renaissance. Si les œuvres exposées sont contemporaines de l'édifice, la plupart ne proviennent pas du mobilier d'origine d'Écouen, qui fut dispersé à la Révolution française, et dont une partie se trouve aujourd'hui à Chantilly. L'intérieur du château jongle donc entre reconstitutions de salles d'origine et exposition des riches collections du musée.
La rénovation du domaine dans les années 1970, pour accueillir le musée, concerne également le parc. Les paysagistes s'essayèrent à rendre aux alentours du château leur aspect original, en restaurant allées et parterres.

Les collections actuelles du musée

Bien que le fond du Musée ne cesse de se développer grâce aux dons ainsi qu'aux achats, une grande partie des pièces exposées proviennent du Musée de Cluny, à Paris.
Les collections sont réparties en six principales catégories :
  • mobilier (armoires, sièges, dressoirs, tables... souvent très ornés)
  • arts du feu (céramiques, vitraux, verrerie, émaux...)
  • arts du métal (orfèvrerie)
  • peinture (avec notamment douze cheminées peintes uniques en France, ainsi que des tentures de cuir peintes)
  • arts de la laine et de la soie (tapisseries et dentelles)
  • sculptures (avec notamment le haut relief Diane et Actéon)
Quelques œuvres exposées :                                                      


La Daphné de Wenzel Jamnitzer, réalisée à Nuremberg vers 1570, est l'un des principaux chefs-d'œuvre exposés au musée. Il s'agit d'une statuette en argent fondu, partiellement doré, surmontée par une grande branche de corail. Elle représente la nymphe Daphné changée en arbre, illustrant un chapitre des Métamorphoses d'Ovide. L'œuvre faisait partie du legs de la baronne Salomon de Rothschild (1922).
L'horloge automate est également une pièce importante. Il s'agit de l'une des horloges les plus élaborées et ornées créées à la Renaissance. Elle fut créée par l'horloger Hans Schlottheim entre 1580 et 1585. Deux autres exemplaires nous sont parvenus, l'un est exposé au British Museum de Londres, l'autre au Kunsthistorisches Museum de Vienne.
On peut voir au Musée de nombreuses autres pièces d'orfèvrerie et d'horlogerie, telle que la montre en forme d'étoile à 10 branches, attribuée à l'orfèvre Martin Duboule, installé à Genève. Le boîtier de la montre est constitué d'or, d'émail et de diamants.

La faïence au château d'Écouen

Le château d'Écouen (devenu Musée national de la Renaissance, Val-d'Oise) fut bâti par Anne de Montmorency, grand amateur de céramiques. Il contient donc de très nombreuses faïences de l'époque Renaissance, dont une partie fut réalisée par Masseot Abaquesne. On peut citer notamment le triptyque en faïence Le Déluge, embarquement sur l'arche, ainsi que les pavements en céramique. Ce sont des œuvres typiques de la Renaissance, probablement réalisées vers 1550, et très colorées du fait de leur fonction d'ornement.
On peut admirer au château d'Écouen des assiettes de faïence réalisées par Nicola da Urbino en 1525 ainsi que des céramiques de Bernard Palissy.
D'origine différente, mais de la même époque, le Musée national de la Renaissance d'Écouen expose également 522 pièces uniques de faïence ottomane (plats, bouteilles, coupes...). Elles furent pour l'essentiel réalisées dans la deuxième moitié du XVIe siècle, à İznik, en Turquie.
De très nombreuses autres faïences et céramiques provenant du monde entier sont visibles dans ce Musée, dans la collection des Arts du feu. Toutes les œuvres datent de la Renaissance.

Architecture et décors intérieurs du château


Une cheminée peinte du château d'Écouen
Le Musée est visité non seulement pour ses collections, mais aussi pour son architecture. Il s'agit en effet d'une réalisation majeure de la Renaissance française. Édifié en douze ans par différents architectes et artistes, il témoigne de plusieurs influences :
  • la première Renaissance (avec notamment les parties plus anciennes qui rappellent les Châteaux de la Loire, antérieurs à Écouen)
  • la seconde Renaissance (avec par exemple le Portique des Esclaves, plus maniéré, dans la cour intérieure)
  • un certain classicisme triomphal (avec la façade Nord visible depuis la Plaine de France).
De ces différentes influences il naît un sentiment de grande diversité de l'architecture du Château. Toutes les façades intérieures et extérieures sont uniques et différentes des autres. Enfin on peut signaler qu'une aile du monument était destinée au Roi, et présente donc une allure originale, plus richement ornée que le reste de l'édifice. Il est donc conseillé d'utiliser le chemin piéton qui fait le tour du monument afin d'en voir toutes les faces. Par ailleurs, les terrasses offrent de magnifiques vues sur Écouen et sur la Plaine de France, vaste plaine agricole.
Le principal architecte du château est Jean Bullant, mais les scientifiques estiment que de nombreux autres architectes ont contribué à l'édification du monument. Comme pour beaucoup de châteaux, il demeure des incertitudes quant aux architectes et artistes qui ont participé à la construction, Anne de Montmorency ayant fait venir un grand nombre de spécialistes de toute l'Europe.

Par ailleurs, une partie du décor d'origine est toujours présent à l'intérieur du château d'Écouen. On peut ainsi admirer les frises ornées, les menuiseries, pavements, vitraux, lambris, bustes... et surtout les douze cheminées peintes qui constituent un ensemble d'œuvres uniques. La chapelle du château est également une pièce riche en décors intérieurs, avec notamment un très beau plafond peint. En revanche, une grande partie du mobilier d'origine a été emporté à la Révolution, et se trouve à présent disséminé dans divers châteaux et musées, notamment à Chantilly. Enfin les Esclaves de Michel-Ange, sculptures qui se trouvaient dans la cour du Château d'Écouen ont aussi été emportées et sont à présent au Louvre à Paris. Des moulages remplacent les originaux.

La Société des Amis du musée national de la Renaissance au château d'Écouen

Fondée en 1970, l'association veille depuis à la sauvegarde du château d'Écouen.
Elle accompagne désormais les activités scientifiques du musée national de la Renaissance, organise concerts, visites et conférences.
La Société contribue également au développement et l'enrichissement des collections du château. Elle participe en effet à l'achat d'objets d'art dans le but de compléter le fonds des collections.

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