château de Berthe de joux
Brrrr!
Entendez-vous cette litanie lugubre susurrée par la bise qui souffle
la nuit sur les hauts de Joux ? « Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux ! »
Pauvre Berthe de Joux! Qu’a-t-elle donc bien pu faire pour mériter le châtiment qui lui a été infligé?
Le seigneur de joux, Amauri se croisa vers 1170 laissant sa très jeune femme enceinte Berthe, seule au château.
Les années passèrent, et Berthe se morfondait dans son grand château. Quand un jour, un chevalier blessé se présenta à la porte.
Il s’agissait d’Amé de Montfaucon,
compagnon d’armes d’Amauri, de retour de terre sainte. En bonne
châtelaine, Berthe le reçut et le soigna, hélas, celui-ci lui raconta
que son époux avait succombé aux terribles périls affrontés en Orient.
Berthe saisie, s’enfuit dans les forêts.
Elle y erra plusieurs jours, éplorée. Tant de larmes coulèrent de ses
beaux yeux bleus qu’elles donnèrent naissance à la source bleue près de
Malbuisson.
Puis elle se consola, passant de plus en
plus de temps avec Amé, agréable et bien fait de sa personne. Bien vite,
elle lui céda. Mais le seigneur Amauri n’était pas mort et de retour
dans son château, fourbu, il surprit les deux amants dans son lit!
Ivre de colère, il transperça Amé de 3
coups d’épée et fit suspendre son corps dans la forêt à l’ouest, qu’on
appelle désormais la Fauconnière.
Il fit enfermer, malgré ses supplications, sa femme dans l’une des tours du donjon.
Elle n’avait le droit d’en sortir que
deux fois par jour, on l’emmenait alors devant une meurtrière où
l’attendait une vision d’horreur : celle du corps de son bien-aimé
déchiqueté par les corbeaux.
Amauri pensait que ce traitement tuerait
bien vite son épouse infidèle. Il n’en fut rien. Il mourut avant elle,
et leur fils Henri délivra Berthe. Il lui permit d’amender « ses
fautes » en se retirant à l’abbaye de Montbenoît pour y terminer ses jours.
S’agit-il seulement d’une légende? La
généalogie et l’histoire nous ont appris que tous ces personnages ont
bien existé et que Berthe en 1228, vivait encore à Montbenoît…
Pour les puristes, ne m’en veuillez pas,
j’ai utilisé mes photos du château, mais elles ne correspondent pas
forcément… Par exemple, le pont-levis n’est pas l’entrée médiévale,
puisque le château a été remanié plusieurs fois.
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