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lundi 10 décembre 2012

Château de Gombervaux -

La légende :
La légende raconte que le château de Gombervaux fut édifié par le diable, en personne. Celui-ci construisit évidemment le château sur une butte surplombant les environs. Tout travail mérite salaire, mais le diable ne fut pas payé par le seigneur des lieux. Pour se venger, le malin fit disparaître la butte qui surélevait le château. Depuis la bâtisse se trouve dans un léger vallon.


La réalité :
Une légende parmi d’autres :
La position de ce château fort dans un creux du terrain est étonnante compte tenu des impératifs défensifs. Alors que la plupart des châteaux de la même période sont situés sur des promontoires, Gombervaux se trouve lui dans un vallon au milieu d’un étang. Et ce qui nous surprend aujourd’hui a évidemment également marqué nos ancêtres. Nous verrons qu’il existe une seconde légende qui conte également l’enfoncement du château dans la butte, mais c’est une dame blanche qui en ait à l’origine.

Notre légende a été rabotée par le temps. Nous ne savons plus quel salaire demanda le diable, mais si l’on se réfère aux autres légendes similaires, on peut se douter qu’il s’agissait d’une âme, au bas mot. Car si le diable construit le château de Gombervaux, il est responsable, selon les légendes de l’édification d’innombrables forteresses, ponts, constructions diverses et variées, et même de cathédrales ce qui est tout de même un comble. C’est donc sans relâche et dans tous les coins du monde christianisé qu’il trace des plans, qu’il construit, qu’il érige, et qu’il dirige des hordes de diablotins. Et tout ça pour quoi ? Pour une âme ou deux, parfois un peu plus. Mais que d’efforts à chaque fois. Et une fois l’édifice achevé et le moment du paiement arrivé… et bien en général il se fait rouler… encore et toujours avec les mêmes grosses ficelles. Non vraiment, diable dans le BTP ce n’est pas rentable.
Toujours est-il que nous ne savons même pas pourquoi notre designer castral ne fut pas payé.



L’origine du château :
Situé près de Vaucouleurs, le château de Gombervaux est un des très rares châteaux médiévaux à être encore présent en Meuse. Il en reste la façade avant qui fut restaurée et qui présente une particularité rare dans notre région, à savoir son donjon qui sert en même temps de porte.
Une légende tenace rattache l’origine du château aux quatre fils Aymon, rendus célèbres par la littérature médiévale, mais il s’agit d’un problème de transposition. Jean-Paul Ronecker nous explique qu’il y a eu une confusion avec l’Aquitaine.
En réalité, le premier seigneur de Gombervaux serait Geoffroy de Nancy de la maison de Nancy-Lenoncourt. Celui-ci obtiendra le fief de Gombervaux en 1338 des mains du roi de France Philippe VI. Les travaux dureront de cette période (ou à peu près) jusqu’en 1357. Le château a alors une fonction de poste frontière avec le duché de Lorraine. Selon des historiens, Geoffroy de Nancy n’était pas toujours en bons termes avec le roi de France, et après une première confiscation de ses biens entre 1345 et 1346, il se voit définitivement privé de ses terres par le roi Philippe IV en 1351, pour cause de forfaiture. A ce moment l’édification du château n’est pas encore achevée. Les terres et la bâtisse passent alors dans les mains de Ferry de Chardogne, un personnage important du Barrois.
Retournement de situation en 1356 : Geoffroy de Nancy revient en grâce auprès du roi et va récupérer indirectement son château et ses terres. Le processus n’est pas connu, mais des historiens pensent qu’un mariage put être organisé entre les deux familles pour faire passer « en douceur » les possessions de Gombervaux d’une famille à l’autre.


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