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vendredi 28 décembre 2012

CHÂTEAU DE ST CLOUD

Image illustrative de l'article Château de Saint-Cloud

CHÂTEAU DE ST CLOUD  ****



L'appartement de l'impératrice

  • Chambre de l'impératrice
alternative textuelle
Cette magnifique pièce d'angle, la seule boisée de l'appartement, constituait la chambre de l'impératrice. C'est sous Monsieur une chambre privée pour Madame, sous Marie Antoinette, cette pièce lui sert de grand cabinet. C'est une pièce assez vaste, qui s'éclaire par deux fenêtres sur la cour d'honneur et par deux fenêtre sur la Seine, et s'ouvre par deux portes du côté des fenêtres sur le cabinet de toilette et sur la salle de bain de l'appartement sous le Second Empire. Le somptueux décor de boiseries sculptées et dorées à l'antique accompagné d'une cheminée (située entre les deux fenêtres qui donnent sur la cour d'honneur) est exécuté sur les indications de Mique pour la reine Marie Antoinette à la fin du XVIIIe siècle. Sous celle-ci, le mobilier très abondant comportait un canapé, deux bergères, deux fauteuils, quatre cabriolets, quatre chaises et deux tabourets de pied en bois sculpté et doré commandés à Sené. L'essentiel a été sauvé et se partage entre le Louvre et le salon de Musique de l'Impératrice à Compiègne. Sous le Second Empire la pièce est annexée à l'appartement de l'Impératrice par Eugénie. Elle devient sa chambre à coucher, dans laquelle elle place, deux commodes au chiffre de Marie Antoinette venant de Compiègne. C'est dans cet état qu'elle représentée sur cette aquarelle de Fortuné de Fournier (ci-contre).
  • Cabinet de toilette de l'impératrice
alternative textuelle
C'est une pièce très agréable, s'ouvrant sur quatre fenêtres cintrées et donc très lumineuse, qui donnent sur le bassin du fer a cheval et sur le parc. Des panneaux de boiseries au motif très raffiné alternent avec les glaces et les arcades des portes sont décorées de festons et guirlandes de fleurs tenus par des amours et ornant des médaillons. Le plafond s'orne d'une belle frise et d'une rosace à guirlandes de fleurs. Sous Marie Antoinette, c'est le cabinet intérieur du roi. Boulard a créé pour celui-ci un canapé où il puisse « s'étendre sur toute sa longueur ». On y trouve aussi un fauteuil avec un pupitre mécanique, recouvert de pékin, d'autres sièges, une commode d'acajou et un secrétaire de Riesener conçu pour la reine mais qui finira chez le roi. Un ratelier porte-montres est accroché au mur, montrant la passion de Louis XVI pour les arts mécaniques. Sous Eugénie, il devient le cabinet de toilette de l'impératrice, meublé de tout le nécessaire dont un psyché de style Louis XVI aujourd'hui à Compiègne. Ce salon s'ouvre sur une salle de bains qui le met en communication avec la chambre de l'Impératrice installée dans l'ancien Grand Cabinet de la Reine.
  • Cabinet de travail de l'impératrice
alternative textuelle
C'est l'ancien cabinet du Conseil du Roi. A la place des quatre grands panneaux de boiseries qui datent d'Eugénie, il y avait un lampas fond bleu de ciel à losanges gris, corbeilles et fleurs et oiseaux, qui alterne avec les miroirs et les petits panneaux de boiseries. Il était meublé d'une table du conseil en acajou en deux parties pliantes qui pouvaient se ranger sous une paire de consoles en bois doré que complétait une commode en laque noire et bronze doré. Les sièges étaient composés d'un grand fauteuil et de pliants tendus du même tissu que les murs. La cheminée de marbre blanc et bronze doré, était ornée d'une pendule du modèle de l'étude. Le Cabinet du Conseil devient sous le second Empire le cabinet de travail de l'impératrice. On ajoute alors les chiffres impériaux au dessus de porte, les panneaux de boiserie sont posés, on repeint le plafond à la demande d'Eugénie « plafond à ciel bleu et nuages », et on y installe le secrétaire à cylindre de Louis XV, qui sert à l'impératrice jusqu'en 1870, et il a été heureusement rapatrié au Louvre avant l'incendie en 1871 du château.
  • Grand salon de l'impératrice
alternative textuelle
C'est l'ancienne chambre de Louis XVI. Celle-ci est tendue entre les panneaux de boiseries d'un gros de Naples broché dont le modèle a été conservé. Montrant le goût de Louis XVI pour la mécanique, quatre cadrans ont été installés dans les panneaux de boiserie de l'alcôve par l'horloger Robin : baromètre, thermomètre, deux pendules dont une indique les phases de la lune, qui ont disparu dans l'incendie. Deux gardes robes auxquelles donnent accès deux portes sous tenture sont aménagées pour le roi derrière l'alcôve. Sous l'Empire la chambre devient le Salon de Famille, rôle qu'il conserve ensuite jusqu'en 1870. C'est la plus grande pièce des appartements royaux et impériaux : 8 mètres sur 10, soit les dimensions du salon de Diane à Versailles pour donner un élément de comparaison. La pièce est en saillie par rapport aux autres : deux fenêtres latérales vraies auxquelles deux fausses en miroirs sont placées de part et d'autre des portes. Celles ci sont doublées pour maintenir la symétrie. Une partie importante du décor de boiseries a été complété en 1855, notamment sans doute les panneaux de boiseries du mur du fond qui correspond à l'alcôve tendue de tissu sous Louis XVI. L'ornement majeur du salon est le tableau de Murillo, la Sainte Famille, que l'Impératrice avait obtenu de haute lutte du Louvre, lequel s'est empressé de le récupérer dès le 23 août 1870. Il était placé là où se trouvait le lit royal. L'autre curiosité de la pièce était une glace mouvante qui se trouvait au dessus de la cheminée, entre les fenêtres face à ce tableau.
  • Salon des officiers,
alternative textuelle
Le Salon des officiers est l'ancien salon des Nobles du Roi. Elle était alors tendue d'un damas jaune bordé de baguettes dorées. Une grande carte collée sur toile avec les plans de Versailles et de ses environs orne l'un des murs, sans doute celui du fond. Comme la précédente, elle a été réduite en profondeur sous Louis Philippe pour créer le couloir entre les deux appartements. Il porte le nom de Salon Vert, du fait de la soie verte qui recouvre ses murs et le dessus des portes et qui sert de fond à des tableaux modernes, ou de Salon des Dames, car c'est là que se tiennent les dames du premier cercle de l'impératrice. Une cheminée de marbre bleu turquin surmonté d'une glace est la seule rupture dans ce décor vert avec le plafond peint de nuages sur fond de ciel bleu.
  • Salon des dames,
alternative textuelle
Le Salon des Huissiers, ancienne seconde antichambre du roi. C'est une pièce oblongue, qui a été raccourcie en profondeur sous Louis Philippe d'environ 1,30 m pour créer le couloir évoqué quand nous étions dans le salon du Conseil. Sous Louis XVI, elle est tendue d'un taffetas vert sur lequel sont tendus des tableaux de scènes mythologiques et des portraits, avec des dessus de porte en grisaille de Sauvage. Cette pièce est dans l'angle du premier château de Saint Cloud, donc en saillie par rapport au bâtiment qui abrite l'antichambre, l'escalier et la salle à manger, ce qui fait qu'une fenêtre occupe le mur latéral. La porte donne sur l'antichambre que nous venons de traverser. Une cheminée de marbre blanc chauffe la pièce. Les murs du salon sont tendus d'un damas cramoisi du même modèle que celui de l'appartement de l'empereur, et qui lui vaut aussi le nom de « Salon rouge ».

Reconstruction du château de Saint-Cloud


Le château des Gondi (XVIe siècle)

Les Gondi sont une famille de financiers florentins arrivés en France en 1543 à la suite de Catherine de Médicis. Dans les années 1570 – sans doute en 1577 – celle-ci offre à Jérôme de Gondi une maison à Saint-Cloud dénommée « hôtel d'Aulnay ». Autour de cette maison, Jérôme de Gondi fait bâtir un château de plan en « L » bordant une terrasse. La principale façade regarde le sud, et l'aile s'achève par un pavillon d'où l'on embrasse une vue sur la Seine.
C'est dans le château de Jérôme de Gondi que, le 1er août 1589, Henri III, qui s'y est installé pour conduire le siège de Paris, tenu par les Ligueurs, est assassiné par le moine Jacques Clément. Henri IV y est reconnu roi.
Après la mort de Jérôme de Gondi en 1604, le château est vendu en 1618 par son fils Jean-Baptiste II de Gondi à Jean de Bueil, comte de Sancerre. Mais ce dernier meurt peu après, en 1625, et Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, rachète le domaine et y fait faire des embellissements, notamment par Thomas Francine, qui travaille dans les jardins.
À la mort de Jean-François de Gondi en 1654, Philippe-Emmanuel de Gondi en devient propriétaire, puis son neveu Henri de Gondi, duc de Retz, qui vend la propriété en 1655 à Barthélemy Hervart, financier d'origine allemande, intendant puis surintendant des Finances. Celui-ci agrandit le parc jusqu'à 12 hectares, et fait faire à Saint-Cloud des travaux considérables dont on ignore à peu près tout. On sait seulement qu'il fait construire dans le parc une grande cascade, souvent confondue avec celle qui a été conservée, plus tardive.


Le château de Monsieur

Le château de Saint-Cloud au XVIIe siècle.
Le château construit par Monsieur affecte la forme d'un U ouvert vers l'est, face à la Seine. Le château des Gondi est intégré dans l'aile gauche. Sur l'arrière, une longue orangerie forme aile dans le prolongement de l'aile droite sur cour. L'avenue d'entrée, bordée par les communs et les dépendances (conservés), part en biais en direction du pont. Hardouin-Mansart construit dans l'aile gauche un grand escalier dans le style de l'escalier des Ambassadeurs de Versailles (détruit en 1752).
L'intérieur se signale notamment par le décor exécuté en 1660 par Jean Nocret dans l'appartement de l'aile gauche (appartement de Madame) et par la galerie d'Apollon, longue de 45 mètres, située dans l'aile droite, entièrement décorée par Pierre Mignard (1677-1680) : la magnificence de cet ensemble vaudra au peintre de supplanter à Versailles son rival Charles Le Brun. L'orangerie, quant à elle, est décorée de fresques par Jean Rousseau.
Dessiné par André Le Nôtre, le parc de Saint-Cloud affecte le dessin habituel du célèbre paysagiste, ordonné selon deux axes perpendiculaires dont l'un est parallèle à la Seine. La manière dont Le Nôtre a tiré parti d'un relief accidenté et d'une situation complexe – le château se trouvant implanté à mi-colline et non sur la hauteur – est extrêmement remarquable, tout comme la sophistication du plan. La Grande Cascade, construite en 1664-1665 par Antoine Le Pautre et qui a fort heureusement été conservée, en est l'un des éléments les plus notables. Le bassin et le canal du bas ont été ajoutés par Hardouin-Mansart en 1698-1698

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