CHÂTEAU DE BRETENOUX ****
Salon de Luynes - Appartements de Jean Mouliérat - Château de Castelnau-Bretenoux -
Décor intérieur du Château de Castelnau-Bretenoux -
Détail d'un vitrail du Château de Castelnau-Bretenoux -
Chapiteau sculpté - Collection du Château de Castelnau-Bretenoux
Bâti sur une colline à l'intersection de plusieurs vallées, dont
celle de la Dordogne, le château est visible de loin et reconnaissable à
ses murs de pierre
rouge. Sa forme est globalement triangulaire. De sa période médiévale, on retrouve le donjon
carré et un logis seigneurial. Il fut ensuite réaménagé au
XVe siècle
pour s’adapter à l’artillerie naissante. Il sera pris par Henri II
Plantagenêt mais redeviendra propriété des barons de Castelnau à l’issue
de la guerre de Cent Ans.
Levée du Christ, extrait du lapidaire
Sa conception impose le respect : triple enceinte, larges courtines, fossé profond, neuf tours rondes. On l’embellit au
XVIIe siècle
pour en faire une demeure de plaisance en y ajoutant des salons
richements décorés, des fenêtres plus fonctionnelles et un
balcon
d’honneur. Quand le dernier Castelnau meurt en 1715, le château n’est
plus entretenu et se dégrade pendant presque deux siècles. En 1895, il
est racheté par Jean Mouliérat, chanteur d’opéra comique parisien, qui
entreprend sa restauration. De plus, Mouliérat est un collectionneur qui
rassemble
nombre
de meubles et d’objets d’art religieux (peintures et sculptures). À sa
mort en 1932, le dernier propriétaire de Castelnau-Bretenoux lègue son
bien à l’État. Grâce à lui, on peut maintenant visiter sept pièces de
cette forteresse, restaurées et meublées dans le style médiéval.
Donjon et tour de l'auditoire
Les différents bâtiments autour de la cour
Tour de l'auditoire et ce qu'il reste du logis construit au XIVe siècle
Tour militaire et front nord de l'enceinte
Le
château de Castelnau-Bretenoux situé sur le territoire de la commune de
Prudhomat, dans le département du
Lot, est la forteresse médiévale la plus imposante du
Quercy. Il appartient à l'État, est affecté au
Ministère de la Culture et est ouvert au public par le
Centre des monuments nationaux.
Éléments sur l'histoire des châtelains de Castelnau
Des légendes attribuent la construction du château à la
reine Brunehaut.
Famille de Castelnau
La première mention d'un seigneur de Castelnau date de
860. La seigneurie de Castelnau est bordée par la
vicomté de Turenne, le
comté d'Auvergne, la baronnie de
Gramat et la seigneurie de
Saint-Céré.
En
1031, le cartulaire de l'
abbaye de Beaulieu
signale Hugues de Castelnau qui est abbé laïc de Beaulieu et doit
répondre des accusations des moines au concile provincial de Limoges. En
1076 il
est question d'un autre Hugues II de Castelnau, fils du précédent, qui
fait des travaux de construction dans le château. Il semblerait que
l'emplacement initial du château était plus proche de Bretenoux avant de
le reconstruire sur le site actuel. En
1095, Hugues II est excommunié par le pape
Urbain II.
En octobre
1096, départ pour la
première croisade de l'armée du comte de Toulouse,
Raymond de Saint-Gilles, à la tête d'un certain nombre de ses milites et clientes : le vicomte Raymond I
er de Turenne, père de sa future belle-fille,
Géraud III de Gourdon,
Raymond d'Espere et plusieurs chevaliers des maisons de Beduer,
Cabrerets, Cardaillac, Castelnau-Bretenoux, Castelnau-Montratier,
Montpezat, Luzech, Pestillac, Saint-Cirq-Lapopie et Thémines.
En
1108,
Bertrand, après avoir remis le comté de Toulouse à
Alphonse Jourdain,
part en Palestine. Il amène avec lui : Géraud III de Gourdon, Géraud de
Cardaillac, évêque de Cahors, Dieudonne de Barasc, seigneur de Beduer,
Hugues de Castelnau-Bretenoux. Ces croisés partent en 1109 par Pise.
Gerbert I
erreçoit en 1112 Géraud de Cardaillac,
évêque de Cahors.
Henri II Plantagenêt fait le siège du château qui dépend de Gerbert II, le fils de Gerbert I
er, et le force à capituler en
1159.
En
1178, la seigneurie de Saint-Céré est donnée à Raymond II,
vicomte de Turenne,
par le comte d'Auvergne. Le vicomte de Turenne se trouve alors maître
d'un territoire qui enserre la baronnie de Castelnau. La lutte entre les
deux seigneuries va s'exacerber.
Le comte de Toulouse est le suzerain du baron de Castelnau, mais il
transfère à perpétuité au vicomte de Turenne l'hommage que lui doit le
baron de Castelnau en
1184. Bernard de Castelnau cherche alors à se mettre sous la protection du roi de France
Philippe II Auguste. Il lui rend hommage pour ses terres en
1211. La sœur de Bernard, Héliz, a épousé Raymond II de Turenne.
Le conflit entre le vicomte de Turenne et le baron de Castelnau va
conduire l'Église à intervenir. Le lien vassalique des Castelnau aux
Turenne est confirmé le 12 juin
1219 et accepté par le fils de Bernard, Maffre II. Ce lien est confirmé en
1221 en présence des abbés de
Tulle et de
Martel. Le baron de Castelnau doit faire porter solennellement au vicomte de Turenne une redevance d'un œuf.
En
1248, un baron de Castelnau prend la croix et accompagne
Louis IX à la
Septième croisade.
En
1277, le village de Bretenoux obtient du baron Guérin une charte communale.
En
1280, le baron de Catelnau réussit à obtenir de rendre hommage au roi de France.
Philippe III
fait écrire dans un acte que "malgré les gens du roi d'Angleterre, les
possessions des Castelnau ne pouvaient être mises hors la main du roi de
France"
Maffre III de Castelnau épouse en
1293 Alasie de
Calmont d'Olt.
Le roi
Philippe IV le Bel cofirme en
1308 l'acte de Philippe III au profit du baron de Castelnau. Le
Quercy va jouer un rôle important à la limite entre les domaines du roi de France et du roi d'Angleterre.